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Petit Week End au Havre pour la St Valentin.

Le havre
Nous adorons nous promener en bord de mer et la voiture avait besoin de rouler.  Après Honfleur, Courseulles, Dieppe, Cabourg, nous avons pris chemin du Havre, ville chargée d’histoire.  L’embouchure de la Seine, qui était une zone de marécages, n’était pas habitée au Moyen Age. C’est   François 1er qui favorise l’émergence du port du  Havre pour servir ses ambitions commerciales et fonde la ville le 8 octobre 1518. En 1536, la construction de la cathédrale Notre Dame commence. La compagnie des Indes s’y installe dès 1642. Au XVIIIème siècle, par les échanges avec les colonies, les armateurs s’enrichissent. Le Havre est en plein essor : c’est le 2ème port de France après Nantes. Au XIXème siècle, sous Napoléon III, la  ville et le port se transforme grâce à de grands travaux d’aménagement : grands boulevards, hôtel de ville, palais de justice, nouvelle bourse… Lors des bombardements des 5 et 6 septembre 1944, le centre ville et le port subissent des destructions importantes : 80 000 sinistrés, 150 hectares rasés, 12 500 immeubles détruits. Au printemps 1945, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme confie le projet de reconstruction du centre-ville du Havre à l'atelier Perret. En 2005, le Centre-ville reconstruit du Havre est inscrit sur le liste du patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco. http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre-ville_reconstruit_du_Havre


Nous avons suivi l’itinéraire proposé par l’Office de Tourisme www.lehavretourisme.com pour découvrir l’ensemble architectural moderne et cohérent  d’après guerre. Auguste Perret était un « poète du béton » http://arts.fluctuat.net/auguste-perret.html . Entièrement rebâtie en béton armé de différentes couleurs et finitions, Le Havre a fait l'objet d'une expérience de reconstruction unique en son genre par son étendue, les procédés urbanistiques (remembrement, copropriété), la cohérence constructive et les techniques de préfabrication (lourdes ou structurelles). Le Havre a été le laboratoire de l’industrialisation et de la rationalisation de la construction. Auguste Perret  avait décidé que la ville qu’il reconstruisait devait être le laboratoire de la vie idéale à laquelle devait se préparer les Havrais : de la lumière, de l’espace, de l’ingéniosité. Auguste Perret n’a pas seulement révolutionné la ville qu’on lui demandait de construire, il a bouleversé la vie de ses habitants en les faisant entrer dans un nouveau siècle. Son appartement témoin, reconstitué sur 99 m2 au cœur du Havre, nous rappelle que les années 50 ont jeté aux oubliettes l’insalubrité, ont vu la généralisation des toilettes et  des salles de bains, l’éclosion de l’électroménager, les débuts des cuisines équipées, des placards, des meubles astucieux, gains de place, fabriqués en série, …  
Symbole incontestable de la renaissance du Havre, l’église saint Joseph est un édifice hors du commun : son allure d’outre atlantique, ses dimensions impressionnantes (son clocher, tour lanterne octogonale culmine à 107 m de haut), sa base carrée (40,6m de côté) en forme de croix grecque, ses 12 768 vitraux multicolores soufflés à la bouche. Auguste Perret a dit à l’Abbé Marcel Marie : «Vous voulez que votre église soit belle. Vous voulez aussi qu’elle soit aimable. Alors, il faut confier les vitraux à une femme. » Marie Huré va jouer sur les couleurs en fonction des points cardinaux pour inspirer différentes émotions. A l’est, les lilas rosés accompagnent l’exaltation des ors et verts symbolisant la nativité. Au sud, or et orange exaltent la puissance de l’Esprit, la splendeur et la gloire de Dieu. A l’ouest, la couleur rose domine, éclatante et généreuse. Elle est accompagnée de rouge, couleur de l’action et de la force. Au nord, le bleu est prépondérant, immatériel et profond, il symbolise le ciel, la couleur de la Vierge. Poussez la porte de cette église et vous serez saisi. Impossible de restez indifférent devant cette complicité harmonieuse entre le verre et le béton.


Parmi les monuments du centre reconstruit, le Volcan fut la première maison de la culture inaugurée en 1961 par André Malraux. En 1982, il est devenu l’espace culturel havrais et scène nationale. Cet ensemble comprend notamment une salle de concert, un théâtre et une salle de cinéma "art et essai".

Quelques monuments ont été préservés par les bombardements comme la Cathédrale Notre Dame, avec sa tour-lanterne qui date du XVIème siècle. Son grand orgue a été offert par Richelieu en 1639.


Joyau architectural de la fin du XVIIIème siècle, face au port de pêche, la maison de l’armateur abrite un exceptionnel et très rare puits de lumière autour duquel s’ouvrent pièces à vivre et circulation, entièrement meublées et décorées, sur 5 étages.  Ses objets, ses tissus, son mobilier, tout est prétexte à l’évasion vers les préoccupations d’un siècle dédié à l’exploration et la science. http://art-decoration.dekio.fr/decouvertes/visites-privees/La-maison-de-l-armateur-du-Havre-Fleuron-architectural-du-XVIIIe
Par les musées du Havre, inauguré en 1961 par André Malraux, le Musée Malraux regarde l’entrée du port, abritant la première collection impressionniste de France après Paris. Grâce au tableau Impression, soleil levant de Claude Monet, Le Havre est entré dans l’histoire de l’impressionniste.
Claude Monet, né à Paris le 14 novembre 1840, a 5 ans quand sa famille s'installe au Havre.  Il a dix-huit ans lorsqu'il fait la connaissance du peintre Eugène Boudin au Havre. C'est en 1872 qu'il peind un paysage du port du Havre : Impression, soleil levant. Cette œuvre avait été présentée au public lors de la première exposition impressionniste en 1874. La manifestation n'avait pas eu le grand succès attendu par les peintres et un grand nombre de comptes-rendus avaient été assez hostiles, particulièrement celui provenant du critique Louis Leroy du Charivari qui, inspiré par l'intitulé de ce tableau, s'était servi du mot impression pour se moquer du style des exposants : «Que représente cette toile ? Voyez au livret, impression Soleil Levant, j’en étais sur. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans. » Lors de la troisième exposition impressionniste, en 1876, les peintres reprirent à leur compte le terme d'impressionnisme pour identifier leur style.


Le Havre a vu naitre ou grandir des artistes tels que Boudin, Monet, Raoul Dufy, Emile Othon FRIESZ, Dubuffet, Braque que l’on peut admirer au Musée Malraux. Ainsi donc, tous les grands mouvements artistiques « impressionnisme, fauvisme, cubisme et l’art brut » constituant les fondements de l’art moderne ont un lien direct avec ce site à la lumière exceptionnelle. http://www.ville-lehavre.fr/delia-CMS/guichet_virtuel/rubrique/article_id-574/topic_id-246/presentation.html


L’itinéraire « la lumière de l’estuaire » nous amène à Sainte adresse, le « Nice Havrais » où nous nous promenons le long de la plage entre le port du Havre et les falaises de la côte d’Albâtre. http://www.ville-sainte-adresse.fr/station.asp


Sur la route du retour, nous faisons une halte à Harfleur baignée par une petite rivière longée de maisons à colombages. Son histoire se confond avec celle de la Normandie Gallo-Romaine et des débuts de l’ère chrétienne. Sa très belle église gothique, dont la flèche de 83m de haut est entièrement en pierre, est surnommée « Phare du Pays de Caux ».
Nous traversons le pont de Tancarville. Commencé en 1955, il  a été mis en service le 2 juillet 1959. En 1959, il possédait la plus longue travée centrale d'Europe : 608 mètres. Ce fut un des premiers chantiers de cette importance à se dérouler sans accident mortel.
Nous nous arrêtons pour déjeuner dans une maison normande. Ainsi s’achève notre escapade normande mais comme chantait la grand-mère d’Eric « J’irai revoir ma Normandie ! ».


Bernadette, février 2010

Cathédrale St Joseph St Joseph Le port Le "volcan" Intérieur 'Perret"
Maison de l'Armateur Musée Malraux Musée Malraux (peinture Eugène Boudin) Pont de Tancarville Harfleur Harfleur